29 juin 2019 : Cinquième et dernier jour en Jordanie. L’heure des adieux approche ! Ce soir, je dois rendre la voiture puis me rendre à l’aéroport. Mais avant, je me dois de faire honneur à ce beau pays, sa culture et sa nature. La première étape sera la Réserve de Shaumari, qui a vocation à sauvegarder les espèces jordaniennes en danger, et plus particulièrement l’Oryx d’Arabie.
Je m’élance donc sur cette fameuse route qui ne conduit qu’à la réserve. L’observation, hier, d’un Sirli du désert me pousse à ralentir. Après tout, si j’en ai vu un hier, je peux très bien en voir un autre aujourd’hui. Un autre ou un autre oiseau ! Je ne suis pas contre la nouveauté. Mais j’ai beau observer, rien ne me saute aux yeux. Peut-être suis-je mal réveillé. Dans tous les cas, je décide de tenter la même expérience sur le chemin du retour.
La route longe un grillage, celui de la réserve et finalement débouche sur le parking. Je suis en avance. Le contraire m’aurait étonné. J’ai donc un peu de temps pour scruter les alentours et visiter le centre d’accueil. Une autruche est en captivité… des Outardes de MacQueen également, et des Onagres de Perse… le long grillage avait déjà généré en moi un drôle de sentiment, ces derniers enclos ne font que le confirmer. Mais je garde l’esprit ouvert, il y a peut-être, certainement même, une bonne raison à ce que ces animaux soient enfermés…
Je sors du centre d’accueil et marche dans l’aire de pique-nique en attendant que l’on m’appelle. Je suis déjà à l’affût, mais les oiseaux sont rares. Deux espèces intéressantes se montrent néanmoins. La première est celle dont le dernier couple français a échoué dans sa tentative de reproduction cette année, une Pie-grièche à poitrine rose ! La question est posée : Vont-ils revenir l’année prochaine ? Rien n’est moins sûr, année après année, les effectifs sont de moins en moins importants. Cet été, un seul couple a été localisé dans l’Hérault, et malheureusement, c’était peut-être la dernière fois que nous pouvions croiser cet oiseau en France…
Le deuxième oiseau à se montrer est reconnaissable pas entre mille, mais presque ! Un Agrobate roux ! Sa silhouette ressemble à celle d’un rossignol à la différence qu’il se pose régulièrement la queue en l’air, ce qui permet une identification rapide. Mais l’oiseau est vif et moi pas assez. Pas de photo pour l’instant. Je retenterai cette expérience également après la visite. On ne sait jamais.
La visite commence et les explications tombent. La réserve a pour but de sauvegarder les espèces jordaniennes, et l’accent est bien mis sur ce dernier adjectif : jordaniennes. Il se trouve que l’autruche a été confisquée en Israël et rapatriée ici. Le problème étant que cette espèce n’est pas jordanienne, l’oiseau passera donc toute sa vie dans son enclos. Les outardes, elles, sont issues du centre d’élevage mais pour que les touristes les voient, certaines sont maintenues en captivité… quant aux onagres, l’information m’a échappée. Et qu’en est-il des oryx ?
Le 4X4 rentre dans la réserve et j’en apprends un peu plus. La réserve ne fait que 22km² et est délimitée par un grand grillage. Je me tente à poser quelques questions.
– Il y a un centre d’élevage ?
-Oui !
-Les animaux sont donc relâchés ensuite ?
-Oui, mais dans la réserve !
–Pas à l’extérieur ?
-Non, nous ne faisons pas confiance aux chasseurs !
Ce qui veut dire que le peu d’animaux qui peuvent avoir de liberté ne l’ont que dans 22km² ! Cela-dit, je ne fais pas confiance non plus aux chasseurs. J’apprends tout de même qu’une réintroduction a eu lieu dans le désert du Wadi-Rum, mais d’individus provenant de zoos américains… Il faut savoir en réalité que cette espèce est éteinte à l’état « sauvage », les derniers spécimens ayant été abattus en 1972 à Oman, et que tous les individus que l’on peut croiser dans la nature, à condition d’être très chanceux, sont issus d’un programme de sauvegarde réalisé à partir d’un troupeau transféré aux Etats-Unis en 1962.
Des efforts sont faits, c’est bien… et mieux que rien. Chacun conclut ce qu’il veut, mais j’ai quand même l’impression de faire un safari dans un enclos ! En espérant que les mentalités évoluent…
En quelques minutes, nous détectons nos premiers oryx et il faut le reconnaître, l’animal est magnifique mais je ne peux m’empêcher de chercher les oiseaux : un Gravelot à collier interrompu, un nouvel Agrobate roux et une nouvelle pie-grièche… c’est tout ce que je vois durant ma visite et, je dois bien l’avouer, je suis un peu déçu. Je m’y attendais un peu mais j’espérais être surpris.
Je me console en faisant le tour du propriétaire, je retourne là où j’avais observé les agrobates. Je marche mais ne détecte rien, il faut dire que le mercure a déjà bien grimpé, ce ne serait pas étonnant de ne rien voir. Et puis, comme souvent c’est au moment où on tourne les talons, convaincus qu’il n’y a plus aucune chance, que le miracle se produit. L’agrobate joue à cache-cache et n’est pas facile à suivre ! Obligé de scruter le moindre de ses mouvements et de le suivre à distance pour espérer l’immortaliser, je parviens enfin à saisir un moment de repos. Il s’est posé sur une branchette. Je saisis ma chance, il m’a déjà fait le coup tout à l’heure et n’est pas resté perché longtemps. A moi de jouer. Bingo ! Mission accomplie ! La bête est dans la boîte !
Agrobate roux
Je rejoins le parking, prêt déjà à me rendre à la deuxième étape de mon plan… mais devant moi s’étend le désert et grandit en moi alors, le désir irrépressible de m’y enfoncer. Courageux mais pas téméraire, je longe le grillage de la réserve, histoire d’avoir un repère tout en me disant que si l’autre coté est protégé, les oiseaux rencontrés seront peut-être un peu moins craintifs. Après tout, les oiseaux ne connaissent pas les frontières, alors pourquoi pas…
J’avance, il fait chaud. Je me retourne de temps en temps afin de juger de mon avancée par rapport au parking et de me rassurer un peu aussi. Je pense aux grands absents de mon périple. La Jordanie compte dans son avifaune un bon nombre de rapaces, comprenant quelques aigles et des vautours, mais, mis à part une silhouette dans le ciel de Dana dont l’identification n’est pas fiable à 100%, je n’ai rien eu à me mettre sous les jumelles. Peut-être profitaient-ils des courants chauds pour monter plus haut que ce que mes petits yeux me le permettent, ou peut-être faisait-il trop chaud pour eux.
Aux abonnés absents, il y a aussi les serpents. Je m’attendais à en croiser un ou deux durant mes randonnées, lové sur une pierre ou caché derrière, en évidence ou un peu moins, ou détecter éventuellement la trace d’une ondulation dans le sable désertique, mais rien. Les lézards étaient bien présents, souvent à découvert, mais les serpents ne se sont pas montrés, enfin par pour l’instant. La journée n’est pas terminée.
J’avance toujours et la présence des oiseaux relèvent du néant. J’espérais croiser une espèce désertique, un sirli ou une ammomane, une alouette ou un courvite… pourquoi pas un ganga… mais rien… si ce n’est au loin, le vol et la posture caractéristiques d’un traquet. Il n’est pas noir, ce n’est pas du Traquet du basalte dont il s’agit, malgré l’habitat favorable. Aux couleurs et au lieu de l’observation, j’opterai pour un Traquet du désert. C’est la possibilité la plus probable, mais l’oiseau reste à distance, farouche, et recule à chaque fois que j’avance un peu. Même aux jumelles, il est loin… bien trop loin.
Demi-tour, le parking n’est qu’un point au loin, je me décide à le rejoindre afin de continuer ma découverte du lieu. Je voudrais retourner à la réserve de zones humides d’Azraq. Elle n’est pas bien grande, mais organisée autour d’un oasis, présente un milieu complètement différent du désert dans lequel je me trouve, j’y ai aussi vu des Bulbuls à oreillons blancs, mais mes photos ne sont pas terribles. Cet oiseau constituera mon objectif !
Perdu dans mes pensées, j’arrive déjà à la voiture. Rien à déclarer de plus. Pas d’oiseaux. Pas de lézards. Pas d’arthropodes non plus. Pas d’âmes qui vivent tout simplement.
Direction la réserve n°2, mais avant cela, je dois reprendre cette fameuse route déserte qui m’a offert le Sirli du désert sur un plateau hier après-midi. Je roule au ralentis, seul. Un coup d’oeil à droite, un coup d’oeil à gauche. Seul. C’est fou comme dans ce milieu les animaux sont discrets. Pas forcément absents, mais discrets. Seuls leurs mouvements peuvent trahir leur présence, la couleur de leur plumage est bien souvent la même que celle du sol. Mimétique jusqu’au bout des ongles. Je m’approche d’un petit pont, c’est juste derrière celui-ci que le sirli est venu me voir alors je reste attentif. Comme si à partir de ce point, tout était possible ! Pas de sirli… mais un oiseau traverse la route en vol. J’arrête la voiture, certainement dans les empreintes que j’ai laissées hier, ou en tout cas tout proche.
Je sors de la voiture, il fait décidément chaud… et j’observe. Pas grand chose ne se montre et soudain, un pas de plus fait décoller à distance pourtant, un oiseau. C’est donc pas-là qu’il faut scruter. Je me fais discret. Je pense à un traquet. C’était ma première impression, et elle n’a pas changé. Il a un croupion blanc. C’est tout ce que je vois de lui lorsqu’il disparait au loin. Mais dans sa fuite, il a perturbé un autre oiseau, jusque là invisible, et ce n’est ni un traquet, ni un sirli… non deux autres oiseaux. Je ne m’approche pas, c’est eux qui le font. Je ne bouge pas, et petit à petit, par petits vols, il s’approchent de moi. Ce sont des Alouettes bilophes ! Le genre d’oiseaux que l’on voit dans le Guide Ornitho qui attise la curiosité de par leurs petites cornes qui les distinguent facilement du reste de leur famille. Excellent.
Alouette bilophe
Même si la visite de la réserve me laisse un peu sur ma faim, je suis bien content d’être venu jusqu’ici. Mine de rien, j’ai pu observer trois nouvelles espèces (Sirli du désert, Agrobate roux et Alouette bilophe), ainsi qu’une pie-grièche potentiellement disparue de France… ce n’est pas si mal. Surtout que les conditions d’observations ont été optimales, et que j’ai pu les photographier ! Ce n’est pas toujours le cas !
Je retourne à la voiture, et roule guère plus vite qu’à l’arrêt pour tenter de surprendre une autre trace de vie… mais rien… je suis déjà sur l’autoroute. Contrairement à celles conduisant au sud du pays, cette autoroute est bien une autoroute. Deux voies et un revêtement relativement convenable. Hier, lors de mon passage ici, j’avais assisté à un phénomène naturel intéressant. J’ai vu une tornade ! Une tornade dans le désert. Pas grande certes, mais tornade quand même ! Rien à voir avec celles qui sévissent dans l’Oklahoma, mais tornade quand même ! Elle touchait le sol, je voyais le sable s’affoler tout autour, c’était assez incroyable. Malheureusement, je n’ai pas trouvé l’opportunité de me garer, et je n’en garde donc qu’un souvenir mental.
En quelques minutes, j’atteins Azraq. Et quelques secondes plus tard, je vois le panneau presque invisible qui indique l’entrée de la réserve. Si la ville, et le panneau, ne semblent pas de première jeunesse, le bâtiment est parfaitement entretenu. C’est propre. Je vois un bulbul. Il est posé à coté de moi, sur un arbre… alors que je n’ai pas encore mon appareil photo… bien sûr… le contraire aurait été étonnant.
Le contraste est saisissant. Ici, pas de désert, pas de sable ou presque. Tout est différent de Shaumari, tout est vert ! Mais il ne faut pas se fier aux apparences, c’est l’arbre qui cache la forêt et malheureusement pas au sens littéral. Cette zone humide diminue dramatiquement et la photo comparative au site que j’ai sous les yeux vaut tous les discours du monde. Là où s’étendait un plan d’eau relativement important il y a encore quelques années, il n’y a plus que quelques buissons secs, les pieds ancrés dans un sol craquelé. Réchauffement climatique et pompage à outrance causeront la mort de l’oasis. Un verre d’eau sur quatre bu à Amman et à Irbid provient de Azraq.
Tout n’est pas sec pour autant. Un joli étang est encore présent, surplombé par une non moins belle passerelle. Je me croirait presque à la maison de la nature, à Lattes, non loin de chez moi ! C’est beau et c’est vert ! Des jeunes Hirondelles rustiques se laissent admirer en bord de roselière, perchées en équilibristes sur un support instable. Quelques Rousserolles effarvattes chantent et se montrent quelque fois à l’observateur attentif. Mais celui qui retient mon attention est un Bihoreau gris. Le même que celui que nous pouvons trouver sur notre territoire mais celui-ci adopte un comportement que je n’avais encore jamais vu ! J’ai vu des comportements qui me paraissaient atypiques, notamment à Taïwan où les bihoreaux sont partout, même sur les câbles électriques ! Mais je n’avais jamais vu, un bihoreau, ni aucun autre héron d’ailleurs, en train de se baigner… il fait chaud pour tout le monde !
Je termine ma visite, il faut dire que le lieu n’est pas bien grand. J’ai échoué dans ma tentative de photographier convenablement le bulbul. Pas qu’il soit particulièrement difficile à shooter, mais aucun ne m’a fait honneur de sa présence. En restant un peu plus longtemps, je suis persuadé que j’aurais pu y arriver, tant la distance à laquelle je les ai vus lorsque mon appareil était rangé, était faible. L’oiseau n’a pas l’air des plus farouches. Tant pis.
Je me lance désormais à l’assaut des châteaux du désert. Ils y en a quelques-uns dans les environs, certains n’en sont même pas d’ailleurs, et ils vont me permettre de me rapprocher du but ultime de ma visite en Jordanie… rendre la voiture et gagner l’aéroport…
J’enfourche ma voiture et attaque avec mon bridge les différents édifices ! C’est surprenant ! Le premier n’est pas un château à proprement parlé, mais plutôt une partie d’un ex-grand complexe, une vaste résidence princière, Qasr amra. Il s’agit d’une sorte de thermes. L’architecture extérieure est déjà surprenante, limite futuriste. Je l’imagine complètement sur la planète Tatooine ! Mais ce qui est plus surprenant encore, c’est qu’il y a des peintures à l’intérieur ! Et encore plus surprenant, sur certaines de ces peintures figurent des femmes nues, et dans cette région du monde, nul doute que de telles représentations ne sont pas monnaie courante !
Le deuxième édifice semble une véritable forteresse, Qasr El-kharana, mais difficile de savoir précisément son rôle. Les dernières hypothèses penchent pour une grande auberge comprenant 90 couchages. Je me perds entre les pièces et les étages. Je monte des escaliers, redescends de l’autre coté. Une pièce donne sur une autre qui donne sur une autre. C’est assez fantastique !
Le dernier est proche de l’aéroport, Qasr El-mushatta, voila qui signale la fin du voyage. Il n’est pas aussi bien conservé. C’est sale. Très sale ! Je pénètre dans une sorte de roulotte dans laquelle figurent quelques registres d’un temps où la visite était payante et organisée. Aujourd’hui, la visite est libre et le site abandonné. Des lézards ont investi les lieux. Des serpents aussi parait-il, je n’en ai pas vus. Quelques Huppes fasciées s’envolent de temps en temps et une nouvelle espèce fait son apparition, la dernière du voyage : un Martin triste.
Le jour descend, je monte dans ma voiture. Comme un cow-boy solitaire s’avançant vers le soleil couchant, je fonce vers l’agence de location. J’abandonne ma fidèle monture, celle qui m’aura permis de visiter des coins insoupçonnés. Je l’en remercie. On me dépose à l’aéroport. Mon avion est dans quelques heures… demain, j’atterrirai à Rome pour une escale qui me paraît dors et déjà interminable. 8h ! 8h d’escale, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire !
Merci pour ce beau récit Jérôme ! Je comprends parfaitement ta frustration avec les oryx, ma réaction aurait été la même… d’autant plus que 22 petit km2, ça ne fait vraiment pas lourd en effet, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas de place autour ! J’espère qu’un de ces jours, ils pourront gambader de nouveau librement…
Sinon, l’acrobate est magnifique et les ambiances dans les forteresses du désert vraiment chouettes. Au final, combien de coches du coup sur ces 5 jours ? 🙂
Merci pour le partage et à bientôt.
Amitiés
Seb
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Un peu déçu de cette réserve, même si j’ai pu y voir des oiseaux cools. ça faisait un peu safari en zoo quoi… en +, il n’y a qu’un point d’eau alimenté, artificiellement d’après mes souvenirs, ce qui fait que tu sais déjà où tu vas voir les animaux… de la place autour ? Il n’y a que ça ! C’est le désert ! Et aussi un aéroport militaire, mais bon… c’est là que tu te rends compte que tu peu faire bcp d’efforts pour au final un résultat bien mince. Je ne doute pas de leur bonne volonté, mais s’ils ne sont pas aider par la communauté aussi… ça ne facilite pas les choses.
Les forteresses, c’était chouette aussi oui ! J’étais seul à chaque fois ou presque, et je n’ai jamais payé l’entrée… je ne sais pas pourquoi… à chaque fois j’allais au guichet et on me faisait rentrer directement.
Nombre de coches (en comptant les sous-espèces et les oiseaux déjà vus au temps jadis…) : 32. Pas mal hein ! 😉
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C’est étrange effectivement que tu sois passé gratis, peut-être ton statut de guest star ornitho t’a devancé ? 🙂 Ou alors la basse saison… En tout cas, 32 coches pour 5 jours sur place + des paysages et monuments mythiques, je signe aussi 🙂
Amitiés
Seb
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Oui, j’ai pas trop compris. La première visite, le mec du guichet se réveillait à l’instant, il était complètement ensuqué ! Il m’a fait signe de passer de la tête en grommelant un truc incompréhensible ! 😀
Tu ferais + de coches que moi si tu n’as pas déjà vu les sp méditerranéennes ! 😉
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Ensuqué, je ne connaissais pas cette expression, un peu trop provençale pour un breton semble-t-il 🙂 Mais c’est parlant, j’aime bien ! 🙂
Ah oui, c’est certain, c’est comme le provençal, elles s’égarent rarement par chez nous 🙂
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C’est ce que je me suis dit en l’écrivant, mais je n’ai pas trouvé mieux. C’est le terme qui correspondait le mieux à son état ! 😀
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