Défilé de colibris

5 mai 2019 : Bien arrivés, hier soir à notre nouveau chez nous ! Un sympathique petit appart’ avec tout ce que nous avons besoin, et probablement également ce que nous n’avons pas besoin, situé non loin du coeur de Puerto Iguazú.

Aujourd’hui, le programme est simple : Parc National d’Iguazú et ses fameuses chutes ! Je m’y suis déjà arrêté il y a quelques jours, mais Colin n’a pas encore eu cette chance… j’avoue ne pas être contre une nouvelle visite ! Notre préparation est bien différente de celle d’hier encore. Jetés en boule au fond du sac, gants, bonnets, pantalons, et autre vêtements chauds ne reverront le jour qu’à notre retour en France. Ici, le short et le tee-shirt sont de rigueur. Casquette vissée sur ma tête, tongs aux pieds de mon acolyte, c’est un autre périple qui commence. C’est bien simple, on a l’impression d’avoir changé de pays. J’ai l’impression d’être au Brésil. En même temps, le Brésil est de l’autre coté de la rivière Iguazú et ce milieu tropical n’est pas l’image que j’ai en tête de l’Argentine. Le Rio Iguazú forme une frontière avec le Brésil, et le Rio Paraná qu’il rencontre à l’ouest de la ville forme la frontière avec le Paraguay. En fait, nous sommes exactement au point de séparation de trois pays. Les feuilles de nos passeports attendent avec impatience les différents tampons !

Nous embarquons dans un taxi et moins d’une demi-heure plus tard, nous posons les pieds à l’entrée du parc national. Il faut dire que les chauffeurs de taxi doivent tous être des descendants de Fangio ! Nous étudions le plan et les différents sentiers à emprunter. Je me rends compte qu’à l’exception d’un tout petit à l’écart du reste du complexe, j’ai fait le tour. L’exaltation de la découverte du site abandonnée à ma première visite, je vais peut-être pouvoir me consacrer à l’observation ornithologique même si, en ayant bien gardé les yeux ouverts la semaine dernière, je n’ai pas vu grand chose… mais j’entretiens l’espoir, cette visite est plus tôt dans la matinée et normalement il y a un peu plus de vies lorsque le jour se lève…

Premier arrêt ! Nous avons opté pour le sentier du bas, il offre un point intéressant sur les chutes, peut-être même le meilleur pour le coté argentin. Quelques photos s’imposent mais mon principal sujet n’est pas les cascades devant nous mais un rapace qui nous survole ! Et sa silhouette est différente de celles des habituels et omniprésents Urubus noirs qui survolent les chutes. Son corps et sa gorge sont blancs, son bec jaune… j’identifie l’oiseau comme étant une Buse à queue courte (Buteo brachyurus) d’après le guide de la faune et la flore d’Iguazú acheté sur place. Il s’agirait de la sous-espèce B.b. albigula vivant dans les Andes, du sud de la Colombie jusqu’au nord de l’Argentine et au Chili. Mais après quelques recherches sur internet, je me suis aperçu que cette même sous-espèce est souvent traitée comme une espèce à part entière répondant au nom de Buse à gorge blanche (Buteo albigula). Cela ne change rien à l’observation si ce n’est que l’on peut trouver ce rapace sous deux appellations différentes selon l’ancienneté de la source.

DSC00013Buse à gorge blanche

Nous continuons notre avancée, et même si je suis déjà venu, le site reste extraordinaire. La puissance des flots n’en demeure pas moins impressionnante et je trouve de nouveaux coins particulièrement propices à la photographie.

Colin tarde un peu à prendre ses photos et à profiter du moment. Je le laisse quelques instants, attiré par un colibri. Mon premier colibri argentin. Très vif, très actif, c’est un ermite… malheureusement, l’identification s’arrête là. La différence entre les différentes espèces d’ermites est si mince qu’à cette vitesse et à cette distance, il m’est impossible d’être plus précis. Qu’à cela ne tienne, j’aurai ma revanche !

Nous quittons le sentier inférieur pour le supérieur, à travers la végétation, la vue est incroyable. La fin du sentier est si proche de la cascade qu’il est difficile d’en faire une bonne photo… et puis le monde qui commence à s’agglutiner n’arrange rien à l’affaire. La buse survole encore une fois les chutes sous l’oeil de quelques urubus posés sur leur branche.

Dernier sentier et pas des moindres, celui menant aux fameuses Gargantas del Diablo ! Nouvel arrêt au milieu de la foule avant de rebrousser chemin. J’ai de plus en plus la sensation d’être dans un parc d’attraction… impression renforcée par la présence de mignons coatis qui ont trop pris l’habitude d’être nourris par les hommes et qui en deviennent quelquefois agressifs. Le paroxysme est atteint lorsque les hommes doivent s’enfermer dans des cages pour manger tranquille, à l’écart de ces cousins des ratons laveurs.

Nous quittons ce lieu magnifique mais un peu spécial… pour retrouver la chaleur de la ville. J’ai repéré un jardin aux colibris à environ 800m de l’appart’. Voila qui constitue une bonne petite sortie pour cet aprem. Nous attendons l’ouverture devant la porte en repérant déjà quelques volatiles… la suite… c’est un défilé de couleur et de fantaisie. La collection printemps-été 2019 est de toute beauté. Les robes sont magnifiques et les chapeaux à plumes du plus bel effet. Un ermite fait à nouveau un passage remarqué mais il ne s’arrête pas ici non plus, identification définitivement bloquée au genre Phaethornis.

Le dépliant de ce jardin petit mais extraordinaire stipule que les colibris ne sont pas les seuls oiseaux à fréquenter les lieux. Des fruits sont mis à disposition pour attirer d’autres types d’oiseaux et c’est un incroyable mâle de Dacnis bleu qui fera une arrivée très remarquée !

DSC00119Dacnis bleu

Premier jour complet dans le nord de l’Argentine très concluant ornithologiquement parlant, espérons que la suite sera du même acabit. Demain, c’est au Brésil que nous nous rendrons.

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